Nous avons rendez-vous. Nous avons rendez-vous à Paris. Nous avons rendez-vous en Mars.

C’est vraiment la petite histoire
De la fille aux cheveux trop raides

https://www.youtube.com/watch?v=IDmwmFl7ChA

Ça me fait penser à cette chanson d’Alain Z. Kan, La vie en Mars. L’étrange version française de la chanson de David Bowie, Life On Mars ? On aurait plutôt traduit par La vie SUR Mars. Mais La vie en Mars, c’est très beau.

Elle est seule et cherche un ami
A travers son rêve perdu

Alain Z. Kan qu’on appelait le “David Bowie français”. Et qui a disparu mystérieusement, entre deux stations de métro, le 14 avril 1990.

Elle monte les marches sans répit
Elle veut avoir la meilleure vue

https://www.youtube.com/watch?v=AZKcl4-tcuo

Comme le personnage joué par David Bowie, l’agent Philip Jeffries, dans Twin Peaks - Fire Walk with me, en 1992. Deux ans après que son “double” français ne le fasse dans la vraie vie.

Du roman-cinéma, la vie
Mais le film ne l’aide pas

Alain Z. Kan qui avait écrit l’album Whatever Happened to Alain Z. Kan. Alain Z. Kan à qui il est bien “arrivé quelque chose”. Alain Z. Kane qui a disparu et qu’on a jamais retrouvé. 

Et son film revient toujours
Elle ne veut vraiment plus le voir

Philip Jeffries qui n’existe plus désormais, “du moins dans le sens normal du terme”, comme dit Gordon Cole dans la saison 3 de Twin Peaks en 2017. Philip Jeffries, qui est si nébuleux dans cette saison 3, qu’on ne sait même pas si c’est lui ou un autre qui communique avec le doppelgänger, ou avec ceux qui veulent le tuer.

Là-bas, sur l’autre planète
Là-bas, il y a toujours la fête

Où est passé Philip Jeffries ? Qu’est-il arrivé à Alain Z. Kan ?

https://www.youtube.com/watch?v=aMszCiYdtts

Nous avons rendez-vous en mars. Nous avons rendez-vous à Paris. Oui, je sais, cette niouzeletteur n’a pas énormément d’intérêt quand on ne vit pas à Paris. Et j’en suis désolé. Je suis toujours à Paris. Je fais toujours tout à Paris. Je voyage peu. Et mal. Je ne sais pas voyager.

Je ne voyage pas parce que j’ai une mauvaise santé. Depuis dix ans environs, ça ne s’arrange pas. Je ne dis pas ça pour me plaindre. Je dis ça pour expliquer. Quand c’est pas la gorge, c’est les yeux. Quand c’est pas les yeux, c’est le ventre. Quand c’est pas le ventre, c’est la peau. Je me demande franchement pourquoi on m’a fichu un corps pareil. Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu, c’est-à-dire au mauvais Démiurge. Je vois le mauvais Démiurge comme un maire de grande ville qui ne peut pas s’empêcher de tout recasser tout le temps pour tout reconstruire avec des matériaux moins solides, histoire que ça se casse la gueule encore plus vite. Une vie humaine en travaux, voilà à quoi il m’a soumis. Partout, c’est détruit, et supposément en train de se reconstruire. Mais à chaque fois qu’on croit que ça y est, c’est fait, on va pouvoir repartir : non, pas du tout. Les travaux ont déjà repris.

C’est peut-être de vivre à Paris qui m’a donné cette image du mauvais Démiurge. Je vis dans une rue en travaux, un immeuble en travaux, un corps en travaux. Rien que le mot “travaux” me donne envie de vomir. C’est comme le “projet” du Jupiter de Wish. J’en peux plus, des travaux du mauvais Démiurge. Ils me font vomir, les projets de ses archontes.

Mais bon, bref. Nous avons rendez-vous.

Le premier rendez-vous est ce mercredi.

Mercredi 12 mars 2025 à 19h à la librairie Le Delta, 1 rue Cassette 75006 Paris. Une discussion avec la chercheuse et photographe Letizia Goretti, qui a exhumé un livre inédit de Suzanne Citron, l’auteur du Mythe National. Le livre s’appelle Légataires sans héritage. Il est édité par les éditions de L’Atelier. On a prévu une conversation sur l’Histoire de France et le Mythe National. La conversation sera suivie d’une signature, si vous avez envie de faire signer des livres.

Le deuxième rendez-vous est dimanche prochain.

Dimanche 16 mars 2025 à 17h au cinéma L’Archipel, 17 boulevard de Strasbourg 75010 Paris. C’est le ciné-club Les dimanches de Charm el-Cheikh, que j’anime depuis plusieurs années maintenant, et qui a encore une poignée de séances devant lui dans les mois à venir, même si l’autre ciné-club, Brûlez vos larmes, dont je m’occupe désormais avec Bertrand Mandico et Stéphane du Mesnildot, a déjà commencé. 

Cette séance, celle du dimanche 16 mars, je voulais la faire depuis longtemps, et puis elle a pris du retard, et puis l’autre ciné-club a commencé. Bref. On la fait maintenant. Pour celle-ci, je reçois le génialissime Luis Rego pour son film en tant que réalisateur, le trop méconnu et hilarant Poule et Frites de 1987. Poule et Frites, une comédie d’été, de plage, l’histoire d’un vendeur de frites qui mène une double-vie, et même triple. Poule et Frites où Luis Rego joue le premier rôle, avec une petite moustache. “J’ai entendu de la lumière, je suis entré.” Aux côtés d’Anémone, Carole Jacquinot, Claire Nadeau, Eva Darlan et Michel Galabru.

https://www.youtube.com/watch?v=dgwOaolbP-g

Vous connaissez, de Luis Rego, son sketch “La Journée d’un fasciste”, qu’il avait joué au Tribunal des Flagrants-Délires où il était avocat, dans l’émission où Le Pen avait été invité ? Oui ? Non ? Si ce n’est pas le cas, vous pouvez le revoir en ligne :

https://www.youtube.com/watch?v=hH4ixnKM0cY

Et il a fait des plaidoiries encore plus folles, encore plus géniales. Des sketchs à se taper la tête contre le mur pour calmer nos larmes de rire. L’électricité de Luis Rego quand il joue est incroyable. L’électricité, quand il écrit et filme, c’est quelque chose aussi. Et ces dialogues à se tordre : “J’ai envie de vous faire deux enfants, dont un tout de suite.”

https://www.youtube.com/watch?v=dgwOaolbP-g

Poule et Frites de Luis Rego : on l’adorait, ce film, avec mon amie Hermine Karagheuz, la géniale actrice et poétesse qui nous a quitté en 2021. Ca lui aurait fait plaisir de le revoir, ce film, sur grand-écran. 

Donc on va voir le film. On va beaucoup rire. Et ensuite on va en parler avec Luis Rego. Il est largement préférable de réserver, les amis.

https://www.larchipelcinema.com/evenement/2180535-dimanche-16-mars-17h-poule-et-frites-en-presence-de-luis-rego-et-de-pacome-thiellement

Le troisième rendez-vous est mercredi en huit.

Mercredi 19 mars à la librairie Le Monte-en-l’air, 2 rue de la Mare 75020 Paris. On va vous retrouver avec Bastien Gallet, des éditions MF, pour présenter et signer la réédition en poche de mon deuxième livre, Economie Eskimo, initialement publié en 2005. Il y a vingt ans. Economie Eskimo - Le Rêve de Zappa. Un livre qui part d’une exégèse de la première face de l’album Apostrophe (‘) : Don’t eat the Yellow Snow.

https://www.youtube.com/watch?v=mpNn1nht0_8

“Ne mange pas la neige jaune.” “J’ai rêvé que j’étais un eskimo.” “Nanook, non, non.” “Ne va pas au spectacle, économise.” Etc. etc.

Avec Bastien, on avait fait une séance similaire pour la réédition de Poppermost, mon premier livre, sur les Beatles, il y a quelques mois. On prend les mêmes, on recommence. Economie Eskimo parle de Frank Zappa, des Freaks, de Nanook, de Captain Beefheart, de musique et de politique. Même si c’est mon deuxième livre, j’ai toujours l’impression d’avoir appris à écrire en l’écrivant.

https://www.editions-mf.com/produit/149/9782378040833/economie-eskimo

Enfin, le quatrième rendez-vous est dans trois semaines,

Vendredi 28 mars, à 20h, à L’Archipel, 17 boulevard de Strasbourg, 75010 Paris. Ce sera l’avant-première du nouvel épisode de L’Empire n’a jamais pris fin : Le Rêve de Rousseau. Saison 2 épisode 5. Un épisode consacré à Jean-Jacques Rousseau. Comment il nous a inventé. Comment on a essayé de l’en empêcher. Toutes les vacheries qu’il a dû subir de la part de Voltaire ou de Diderot. Et toutes les merveilles qui sont venues de lui.

Oui, un peu comme disaient les types très chouettes qui avait fait cette émission de radio sur Buffy : Pourquoi Rousseau c’est génial.

Après Rabelais, Rousseau. Rousseau est le deuxième écrivain de langue française à avoir un épisode qui lui soit consacré dans L’Empire n’a jamais pris fin. Y en aura-t-il d’autres ? Peut-être. Peut-être pas. On en est pas encore là. On en est à l’épisode 5 de la saison 2 et c’est Le Rêve de Rousseau. Oui, à vingt ans de distance : Le Rêve de Zappa et Le Rêve de Rousseau. Deux rêves. Continuité conceptuelle, les amis. Si vous voulez venir, n’oubliez pas de réserver.

Bref. Bonne quinzaine, les amis.

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